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Agression : victimes d’infractions et solidarité nationale (CIVI)

Agressions physiques, sexuelles, violences conjugales, vols violents, attentats : découvrez la CIVI, la solidarité nationale et l’accompagnement de Me Laura Baron pour l’indemnisation.

Maître Laura Baron
27 septembre 2025
5 min de lecture
Agression : victimes d’infractions et solidarité nationale (CIVI)

Sommaire de l'article

Guide complet sur agression : victimes d’infractions et solidarité nationale (civi) - Informations juridiques essentielles

Introduction : la place des victimes d’infractions dans le droit français

Les agressions, qu’elles soient physiques, sexuelles, psychologiques ou économiques, laissent des traces profondes sur les victimes. Face à la brutalité de l’acte, une double question surgit : la sanction de l’auteur et la réparation du dommage corporel. Or, il n’est pas rare que l’auteur de l’infraction soit insolvable, inconnu, ou qu’il refuse d’exécuter sa peine pécuniaire. Pour éviter que la victime ne reste sans recours, le législateur a créé un dispositif spécifique : la Commission d’Indemnisation des Victimes d’Infractions (CIVI). Placée auprès des tribunaux judiciaires, elle incarne la solidarité nationale en garantissant une indemnisation même en l’absence d’auteur identifié ou solvable. Ce mécanisme permet à la victime d’obtenir réparation de ses préjudices corporels, moraux et matériels, et d’être réinscrite dans son droit fondamental à la dignité.

Depuis sa création, la CIVI est un pivot de la protection des victimes. Elle complète l’action pénale, en se concentrant non pas sur la sanction de l’auteur, mais sur la réparation intégrale des dommages subis. Pour y accéder, certaines conditions sont exigées (gravité de l’infraction, dépôt de plainte, délai de saisine). L’expertise médicale y joue un rôle central pour objectiver les blessures et chiffrer les postes indemnitaires. En pratique, la procédure CIVI constitue un filet de sécurité : même dans le silence ou l’absence de l’auteur, la République reconnaît la souffrance et garantit une indemnisation.

Les infractions couvertes par la CIVI

Agressions physiques et agressions sexuelles

Les agressions physiques (coups, blessures, violences volontaires) et les agressions sexuelles (viol, attouchements, harcèlement sexuel) ouvrent droit à indemnisation devant la CIVI lorsqu’elles entraînent des préjudices corporels ou psychologiques sérieux. La loi prend en compte la gravité de l’atteinte : incapacité temporaire, séquelles durables, syndrome de stress post-traumatique. Le dépôt de plainte est obligatoire, même si l’auteur reste inconnu. L’expertise médicale puis psychologique est déterminante pour décrire les atteintes physiques, mais aussi les troubles psychiques consécutifs à l’infraction. Dans la pratique, les agressions sexuelles représentent une part importante des dossiers CIVI, et la réparation inclut non seulement les frais médicaux et pertes de revenus, mais aussi des postes comme le préjudice sexuel, le préjudice moral et le préjudice d’agrément.

Vols avec violence et infractions économiques violentes

Les vols avec violence, les extorsions ou les séquestrations ouvrent également droit à une indemnisation devant la CIVI. Même si les infractions sont d’abord patrimoniales, leur mode opératoire violent entraîne souvent des blessures physiques ou psychologiques. Le droit reconnaît alors la spécificité de ces infractions et la nécessité de réparer l’ensemble des préjudices. Un vol à l’arraché ayant causé une fracture, ou une extorsion accompagnée de menaces, entre pleinement dans le champ de la CIVI. L’indemnisation porte autant sur les conséquences corporelles que sur les pertes économiques directement liées (objets détruits ou volés, perte de salaire liée à l’ITT).

Attentats, actes de terrorisme et violences collectives

Les attentats et actes de terrorisme sont couverts par un dispositif spécifique, le Fonds de Garantie des Victimes des actes de Terrorisme et d’autres Infractions (FGTI). La logique reste celle de la solidarité nationale : la victime n’a pas à prouver la solvabilité des auteurs, ni même à les identifier. L’indemnisation porte sur les frais médicaux, psychologiques, pertes de revenus, mais aussi sur les préjudices moraux des proches. La CIVI est compétente pour ces dossiers en articulation avec le FGTI. Dans ces affaires, l’enjeu est aussi symbolique : reconnaître la qualité de victime d’un acte terroriste et permettre une réparation intégrale des préjudices.

Violences conjugales et familiales

Les violences conjugales et familiales constituent un axe majeur de la CIVI. Qu’il s’agisse de coups, de harcèlement moral, de menaces ou d’abus sexuels dans le cadre familial, les victimes peuvent saisir la CIVI pour obtenir une indemnisation. Les atteintes sont souvent complexes : elles mêlent blessures physiques, troubles psychiques (dépression, anxiété, syndrome de stress post-traumatique), perte de confiance et isolement social. L’expertise médicale permet de documenter les impacts sur la santé, tandis qu’un mémoire de doléances retrace le retentissement quotidien. La reconnaissance par la CIVI a une fonction double : réparer financièrement et reconnaître institutionnellement la souffrance vécue.

Fonctionnement de la CIVI : conditions, expertise et indemnisation

Conditions de recevabilité

Pour saisir la CIVI, la victime doit avoir déposé plainte et justifier d’une infraction grave ayant entraîné une incapacité de travail d’au moins un mois, ou un dommage corporel sérieux. Le délai de saisine est de trois ans à compter de l’infraction, ou d’un an après une décision judiciaire définitive. Les proches d’une victime décédée peuvent également agir. Ces conditions visent à équilibrer l’accès large à la solidarité nationale avec la nécessité de preuves suffisantes. La recevabilité est une étape essentielle, car elle conditionne l’ouverture du droit à indemnisation.

L’expertise médicale et psychologique

L’expertise médicale ordonnée par la CIVI est un moment central. Elle consiste à décrire les blessures, à évaluer l’ITT (incapacité temporaire de travail), l’IPP (incapacité permanente partielle), et à apprécier les séquelles psychologiques. Les souffrances endurées, le préjudice esthétique, le préjudice sexuel et le préjudice moral sont analysés. Dans les affaires d’agression, l’impact psychologique est souvent au premier plan. L’expertise psychologique documente le stress post-traumatique, la perte de confiance, les troubles anxieux. Bien préparée (pièces médicales, témoignages, mémoire de doléances), elle permet d’obtenir une réparation proportionnée aux réalités vécues.

L’indemnisation par la solidarité nationale

La CIVI confie l’indemnisation au FGTI, qui verse les sommes accordées. Les postes indemnitaires suivent la nomenclature Dintilhac : frais de santé, pertes de revenus, aide humaine, aménagement du domicile, souffrances endurées, préjudice esthétique, préjudice moral et préjudices des proches. L’objectif est la réparation intégrale : couvrir tous les préjudices sans enrichir ni appauvrir la victime. La procédure est gratuite, mais peut être longue. L’accompagnement par un avocat sécurise les délais, vérifie l’exhaustivité des demandes et évite les oublis qui pourraient réduire l’indemnisation.

Recours judiciaires et articulation avec la procédure pénale

Procédure pénale et indemnisation

La CIVI agit parallèlement à la procédure pénale. Une plainte doit être déposée, mais l’indemnisation ne dépend pas de la condamnation effective de l’auteur. Même si l’auteur reste inconnu ou insolvable, la victime peut obtenir réparation. La procédure pénale permet toutefois de collecter des preuves (procès-verbaux, témoignages) qui seront utiles devant la CIVI. L’articulation entre les deux voies est donc complémentaire : la pénale sanctionne, la CIVI répare.

Recours et contestations

Si l’offre du FGTI est jugée insuffisante, la victime peut la contester devant le président de la CIVI ou saisir une juridiction. Cette faculté de recours garantit l’équité du système. La clé reste la qualité du dossier : preuves médicales, pièces justificatives, témoignages, certificats psychologiques. Plus le dossier est structuré, plus la contestation a de chances d’aboutir. Ici encore, l’avocat joue un rôle de filtre et d’amplificateur : il sélectionne les pièces utiles, chiffre correctement les demandes et défend la cohérence de l’argumentation.

Conseils pratiques pour les victimes

Préparer son dossier

Préparer un dossier CIVI suppose d’anticiper. Conserver tous les justificatifs médicaux, psychologiques, financiers ; établir un mémoire de doléances retraçant l’impact quotidien (douleurs, anxiété, isolement, difficultés professionnelles) ; recueillir des attestations de proches ou de collègues. Ce travail méthodique permet à la CIVI et au FGTI de mesurer concrètement les préjudices et d’y répondre de manière complète. Il évite aussi les oublis qui pourraient réduire l’indemnisation.

Être accompagné

La complexité des procédures, la charge émotionnelle et les enjeux financiers plaident pour un accompagnement par un avocat. Son rôle est de sécuriser les délais, de chiffrer les demandes, de dialoguer avec les experts et de défendre les droits devant la CIVI ou le juge. Pour les victimes, cela signifie moins de solitude et plus de chances d’obtenir une réparation intégrale. Contacter un avocat tôt permet d’éviter des erreurs irréversibles et d’alléger la charge administrative.

Conclusion et accompagnement personnalisé

Les victimes d’agressions disposent d’un droit fondamental à réparation, garanti par la solidarité nationale. La CIVI incarne ce droit : elle assure une indemnisation même en l’absence d’auteur identifié ou solvable. Son rôle complète la procédure pénale en se concentrant sur la réparation des préjudices corporels, psychologiques et moraux. Mais pour transformer ce droit en réalité, il faut préparer un dossier rigoureux, anticiper les délais et défendre chaque poste de préjudices. Pour une évaluation personnalisée et un accompagnement de qualité, vous pouvez contacter Maître Laura Baron au 07 50 23 46 06 ou par email : laurabaron.avocat@gmail.com. Première consultation gratuite – Cabinets à Bayonne et Toulouse.

Source officielle

Pour en savoir plus sur la procédure d’indemnisation des victimes d’infractions, consultez le site officiel du service public : Service-public.fr – Commission d’indemnisation des victimes d’infractions (CIVI).

Points clés à retenir

Cette analyse juridique vous donne les clés pour comprendre agression : victimes d’infractions et solidarité nationale (civi). Pour une évaluation personnalisée de votre situation, n'hésitez pas à consulter notre cabinet.

📅 Article mis à jour le 27/09/2025par Maître Laura Baron, avocat en dommage corporel.

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Maître Laura Baron

Avocat en dommage corporel et indemnisation des victimes

Forte de plusieurs années d'expérience en droit du dommage corporel, Maître Laura Baron accompagne les victimes d'accidents dans leurs démarches d'indemnisation avec expertise et bienveillance.

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